Plus d’un million de personnes travaillent en intérim chaque année en France, représentant une part significative de la population active et contribuant activement à la flexibilité du marché du travail. Nombre d'entre eux, confrontés à un arrêt maladie, ignorent souvent leurs droits en matière d'assurance prévoyance et de complément de revenus, ce qui peut créer des situations financières précaires. Cette situation les place dans une vulnérabilité accrue, amplifiant les difficultés financières liées à l'absence de revenus et à la complexité du système de protection sociale. La complexité des dispositifs et le manque d'informations claires contribuent à cette méconnaissance, rendant essentiel de clarifier les démarches et les droits des intérimaires en matière d'arrêt maladie et de couverture prévoyance.

Contrairement aux idées reçues, le statut d'intérimaire ouvre des droits en matière de protection sociale, notamment en cas d'arrêt maladie. Ces droits, bien que soumis à certaines conditions, permettent de bénéficier d'indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale et, dans certains cas, d'indemnités complémentaires versées par l'assurance prévoyance. Il est crucial de comprendre ces mécanismes, les conditions d'éligibilité et les démarches administratives à effectuer pour pouvoir faire valoir ses droits et anticiper les difficultés financières pouvant survenir en cas d'incapacité temporaire de travail. L'objectif de cet article est de fournir un guide complet et pratique pour les intérimaires confrontés à un arrêt maladie, en mettant l'accent sur les démarches auprès de l'assurance prévoyance.

Comprendre les bases : les droits de l'intérimaire en arrêt maladie

Avant d'entamer les démarches auprès de l'assurance prévoyance en cas d'arrêt maladie, il est primordial de connaître ses droits fondamentaux en tant qu'intérimaire. Ces droits englobent à la fois les indemnités journalières (IJ) versées par la Sécurité Sociale, qui constituent un revenu de remplacement, et les éventuelles indemnités complémentaires issues de l'assurance prévoyance, qui visent à compléter les IJ pour maintenir un niveau de revenu acceptable. La compréhension de ces mécanismes permet d'agir en connaissance de cause et de s'assurer que l'on perçoit les indemnités auxquelles on a droit. Il est également important de comprendre le rôle de l'Entreprise de Travail Temporaire (ETT) dans ce processus, notamment en termes d'information et de gestion administrative.

Les droits fondamentaux de l'intérimaire malade

  • **Droit au maintien du salaire (sous conditions) :** Si l'intérimaire remplit certaines conditions d'ancienneté (souvent quelques mois, typiquement 414 heures travaillées), un maintien partiel ou total de son salaire peut être prévu par sa convention collective. Il est important de se renseigner auprès de son ETT, comme Adecco ou Manpower, pour connaître les modalités précises de ce maintien et les justificatifs à fournir. Un délai de carence peut s'appliquer, c'est-à-dire une période pendant laquelle le salaire n'est pas maintenu.
  • **Droit aux indemnités journalières de la Sécurité Sociale (IJSS) :** L'intérimaire a droit aux IJSS s'il a travaillé un certain nombre d'heures (par exemple, 150 heures) au cours des trois mois précédant l'arrêt de travail, ou s'il a cotisé sur un salaire au moins égal à 1015 fois le montant du SMIC horaire au cours des six mois civils précédant l'arrêt. Le montant des IJSS est calculé sur la base du salaire journalier de référence, avec un taux de remplacement d'environ 50% (66,66% en cas de maladie professionnelle). Ces indemnités sont versées après un délai de carence de trois jours, sauf exceptions (par exemple, en cas d'accident du travail).
  • **Droit à l'accompagnement par le FASTT (Fonds d'Assurance Formation du Travail Temporaire) :** Le FASTT propose des services d'accompagnement aux intérimaires, notamment en cas d'arrêt maladie, d'accident du travail ou de difficultés sociales. Ces services peuvent inclure une aide à la garde d'enfants, une aide au logement, un accompagnement social personnalisé, une aide financière ponctuelle ou des conseils juridiques. Le FASTT peut également informer l'intérimaire sur ses droits et les démarches à effectuer auprès des différents organismes.

Le rôle de l'entreprise de travail temporaire (ETT)

L'Entreprise de Travail Temporaire (ETT), telle que Randstad ou Crit, joue un rôle central dans la gestion de l'arrêt maladie de l'intérimaire. Elle est tenue de l'informer sur ses droits en matière de protection sociale, de lui fournir les documents nécessaires pour effectuer ses démarches auprès de la Sécurité Sociale et de l'organisme de prévoyance, et de transmettre certaines informations aux organismes concernés. Une communication fluide et rapide avec l'ETT est essentielle pour faciliter le processus d'indemnisation et éviter les retards de paiement.

  • L'ETT a l'obligation d'informer l'intérimaire, dès le début de sa mission, sur ses droits en matière d'arrêt maladie, notamment sur les conditions d'accès aux IJSS, aux indemnités complémentaires de la prévoyance et aux services proposés par le FASTT. Cette information doit être claire, précise et accessible à tous.
  • Elle doit fournir à l'intérimaire, sans délai, les documents nécessaires pour effectuer ses démarches, tels que les attestations de salaire (attestation de gain journalier brut) et les justificatifs d'affiliation à la Sécurité Sociale. Ces documents doivent être complets et exacts, afin de faciliter le traitement des demandes d'indemnisation.
  • Il est crucial de signaler rapidement son arrêt maladie à son ETT, idéalement dans les 48 heures suivant le début de l'arrêt, en lui fournissant l'original de l'arrêt de travail délivré par le médecin traitant. Ce signalement permet à l'ETT de mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service auprès de son client et de gérer les aspects administratifs liés à l'arrêt de travail, tels que la transmission des informations à la Sécurité Sociale et à l'organisme de prévoyance.

Distinguer sécurité sociale et assurance prévoyance

Il est fondamental de comprendre la distinction entre les indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale (CPAM) et les indemnités complémentaires versées par l'assurance prévoyance. La Sécurité Sociale intervient en premier lieu pour compenser la perte de salaire due à l'arrêt maladie, en versant des IJ calculées sur la base du salaire journalier de référence. L'assurance prévoyance, quant à elle, vient compléter ces indemnités, généralement après un délai de carence spécifique, afin de maintenir un niveau de revenu plus proche du salaire habituel de l'intérimaire. Cette distinction est essentielle pour comprendre le niveau de couverture dont on bénéficie et les démarches à effectuer auprès de chaque organisme afin de percevoir l'intégralité des indemnités auxquelles on a droit.

En moyenne, la Sécurité Sociale verse environ 50% du salaire journalier de référence (66,66% en cas de maladie professionnelle), ce qui peut s'avérer insuffisant pour maintenir son niveau de vie pendant un arrêt maladie prolongé. L'assurance prévoyance intervient alors pour compléter ces indemnités, en versant un pourcentage supplémentaire du salaire ou en prenant en charge certains frais non couverts par la Sécurité Sociale, tels que les dépassements d'honoraires médicaux ou les frais de transport. Le niveau de couverture de la prévoyance varie en fonction des contrats et des accords de branche, mais il permet généralement de maintenir un revenu équivalent à 70-90% du salaire habituel.

L'assurance prévoyance : un rempart en cas d'arrêt maladie prolongé

L'assurance prévoyance constitue un filet de sécurité essentiel pour les intérimaires, particulièrement en cas d'arrêt maladie prolongé, d'invalidité ou de décès. Elle permet de compléter les indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale et de faire face aux conséquences financières d'une incapacité de travail ou d'un événement grave. Il est donc important de comprendre le fonctionnement de cette assurance, les garanties qu'elle propose, les conditions d'adhésion et les démarches à effectuer pour bénéficier de ses prestations.

Qu'est-ce que l'assurance prévoyance en intérim ?

L'assurance prévoyance en intérim est un contrat collectif souscrit par l'entreprise de travail temporaire (ETT) pour le compte de ses salariés intérimaires. Ce contrat a pour objectif de couvrir les risques liés à l'arrêt maladie prolongé, à l'invalidité, au décès et, dans certains cas, à la dépendance. Elle propose différentes garanties, telles que le versement d'indemnités journalières complémentaires aux IJSS, de rentes invalidité en cas d'incapacité permanente de travail, ou d'un capital décès versé aux bénéficiaires désignés en cas de décès de l'intérimaire.

  • Les indemnités journalières complémentaires (IJC) versées par la prévoyance viennent compléter les IJSS de la Sécurité Sociale, permettant ainsi de maintenir un niveau de revenu plus proche du salaire habituel. Le pourcentage de salaire couvert par la prévoyance varie en fonction du contrat, mais il se situe généralement entre 70% et 90% du salaire brut, après déduction des IJSS. Ces IJC sont versées après un délai de carence, qui peut varier de quelques jours à plusieurs mois, selon les contrats.
  • Les rentes invalidité sont versées en cas d'invalidité reconnue par la Sécurité Sociale, c'est-à-dire lorsque l'intérimaire est reconnu inapte à reprendre son travail. Elles permettent de compenser la perte de revenus due à l'incapacité de travailler et de garantir un revenu minimum. Le montant de la rente invalidité est calculé en fonction du niveau d'invalidité et du salaire de référence.
  • Le capital décès est versé aux bénéficiaires désignés en cas de décès de l'intérimaire, qu'il soit lié à une maladie ou à un accident. Il permet de faire face aux frais d'obsèques, aux dettes éventuelles et de garantir une sécurité financière aux proches du défunt. Le montant du capital décès est fixé par le contrat de prévoyance et peut varier en fonction du niveau de couverture choisi.

L'adhésion à la prévoyance : est-elle obligatoire ?

L'adhésion à la prévoyance en intérim n'est pas toujours automatique ni systématiquement obligatoire. Elle peut être obligatoire dès la première heure de mission, obligatoire après une certaine période d'ancienneté (par exemple, 414 heures de mission), ou facultative, selon les conventions collectives et les accords de branche applicables à l'entreprise de travail temporaire. Il est essentiel de se renseigner auprès de son ETT, comme Expectra ou Qapa, pour connaître les règles applicables et les conditions d'adhésion à la prévoyance. L'ETT doit fournir à l'intérimaire une notice d'information détaillée sur les garanties proposées, les conditions d'adhésion, les délais de carence et les modalités de déclaration des sinistres.

Dans de nombreux cas, l'adhésion à la prévoyance est obligatoire après une certaine période d'ancienneté, souvent de quelques mois, afin de bénéficier des garanties offertes par le contrat collectif souscrit par l'ETT. Par exemple, la convention collective nationale des entreprises de travail temporaire peut prévoir une adhésion obligatoire après 414 heures de mission effectuées au cours des 12 derniers mois. L'intérimaire est alors automatiquement couvert par les garanties de la prévoyance, sans avoir à effectuer de démarches spécifiques, sauf s'il souhaite souscrire des garanties complémentaires. Cependant, il est important de vérifier régulièrement auprès de son ETT si les conditions d'adhésion à la prévoyance sont remplies et de s'assurer que l'on bénéficie bien de la couverture prévoyance.

Le financement de la prévoyance : qui paie quoi ?

Le financement de la prévoyance en intérim est généralement assuré par une contribution conjointe de l'ETT et de l'intérimaire. La répartition des cotisations entre l'ETT et l'intérimaire est définie par les accords de branche et les conventions collectives, et elle est généralement plus favorable à l'intérimaire. La part de cotisation à la charge de l'intérimaire est prélevée directement sur son bulletin de salaire, de manière transparente, et elle est déductible du revenu imposable.

La cotisation à la prévoyance est mentionnée de manière transparente sur le bulletin de salaire de l'intérimaire, avec la mention "Prévoyance" ou "Mutuelle" et le montant prélevé. Il est important de vérifier régulièrement son bulletin de salaire pour s'assurer que la cotisation est correctement prélevée et que l'on bénéficie bien de la couverture prévoyance. Le montant de la cotisation peut varier en fonction des garanties souscrites, du niveau de salaire et de la répartition des cotisations entre l'ETT et l'intérimaire. En moyenne, la cotisation à la prévoyance représente entre 0,5% et 1,5% du salaire brut de l'intérimaire.

Les démarches pratiques auprès de l'assurance prévoyance en cas d'arrêt maladie

Une fois que l'on a compris ses droits, les garanties de la prévoyance et le rôle de l'ETT, il est essentiel de connaître les démarches pratiques à effectuer auprès de l'assurance prévoyance en cas d'arrêt maladie. Ces démarches comprennent le signalement de l'arrêt de travail à l'organisme de prévoyance, la constitution du dossier de demande d'indemnisation, le suivi du dossier auprès de l'organisme et la gestion des éventuels litiges. Une bonne organisation, une communication efficace et le respect des délais sont essentiels pour faciliter le processus d'indemnisation et éviter les retards de paiement.

Signaler l'arrêt maladie à l'organisme de prévoyance

La première étape consiste à signaler l'arrêt maladie à l'organisme de prévoyance dans les plus brefs délais, généralement dans les 48 heures suivant le début de l'arrêt, afin d'ouvrir un dossier de demande d'indemnisation et de bénéficier des garanties prévues par le contrat. Le délai exact à respecter pour la déclaration varie en fonction des contrats, mais il est généralement indiqué dans la notice d'information fournie par l'ETT. Le mode de déclaration peut varier : envoi d'un formulaire papier par courrier, déclaration en ligne via un espace personnel sécurisé, ou contact téléphonique avec un conseiller de l'organisme de prévoyance.

  • Il est impératif de respecter le délai de déclaration fixé par l'organisme de prévoyance, sous peine de voir sa demande d'indemnisation rejetée ou de subir une réduction du montant des indemnités versées. Il est donc conseillé de se renseigner sur ce délai dès le début de son arrêt maladie et de le respecter scrupuleusement.
  • Le mode de déclaration varie en fonction des organismes de prévoyance, mais il est généralement indiqué dans la notice d'information fournie par l'ETT. Certains organismes proposent un formulaire en ligne, plus rapide et plus pratique, tandis que d'autres exigent un envoi par courrier. Il est important de se conformer aux instructions de l'organisme et de joindre tous les documents justificatifs demandés.
  • Pour identifier l'organisme de prévoyance pertinent, il faut consulter son bulletin de salaire, contacter son ETT ou consulter la notice d'information fournie par l'ETT. L'ETT est tenue de communiquer les coordonnées de l'organisme de prévoyance à ses salariés intérimaires, ainsi que le numéro de contrat collectif souscrit pour le compte des intérimaires.

Les documents justificatifs à fournir

Pour constituer son dossier de demande d'indemnisation auprès de l'organisme de prévoyance, il est nécessaire de fournir un certain nombre de documents justificatifs, qui permettent de justifier son arrêt de travail, son affiliation à la Sécurité Sociale, son niveau de salaire et son identité. Un dossier complet, correctement rempli et accompagné de toutes les pièces justificatives demandées facilite le traitement de la demande, accélère le versement des indemnités et évite les retards de paiement.

  • L'arrêt de travail original, délivré par le médecin traitant, qui mentionne la date de début de l'arrêt, la durée de l'arrêt et le motif de l'arrêt (maladie, accident du travail, etc.). Il est important de conserver une copie de cet arrêt de travail pour ses propres archives.
  • Un justificatif d'affiliation à la Sécurité Sociale, tel qu'une copie de sa carte Vitale, une attestation de droits ou un relevé d'identité. Ce document permet de prouver que l'on est bien affilié à la Sécurité Sociale et que l'on bénéficie des prestations de l'assurance maladie.
  • Les bulletins de salaire des 12 derniers mois précédant l'arrêt de travail, permettant de calculer le montant des indemnités journalières complémentaires versées par la prévoyance. Ces bulletins de salaire doivent être complets et lisibles, et ils doivent mentionner le salaire brut, le salaire net et les cotisations sociales.
  • Le formulaire de demande d'indemnisation, à remplir soigneusement et à signer, en indiquant toutes les informations demandées (nom, prénom, adresse, numéro de Sécurité Sociale, coordonnées bancaires, etc.). Il est important de lire attentivement les instructions du formulaire et de répondre à toutes les questions de manière précise et complète.
  • Éventuellement, des pièces complémentaires, telles qu'un relevé d'identité bancaire (RIB) pour le versement des indemnités, une copie de sa carte d'identité ou de son passeport pour justifier son identité, ou un certificat médical complémentaire pour préciser le diagnostic ou la durée de l'arrêt.

Suivi du dossier et communication avec l'organisme de prévoyance

Une fois le dossier de demande d'indemnisation envoyé à l'organisme de prévoyance, il est important de suivre son avancement et de communiquer efficacement avec l'organisme en cas de besoin, afin de s'assurer que le dossier est traité dans les meilleurs délais, de répondre rapidement aux éventuelles demandes de pièces complémentaires et de connaître le montant et la date de versement des indemnités. Un suivi régulier, une communication claire et une attitude proactive permettent de faciliter le processus d'indemnisation et d'éviter les mauvaises surprises.

  • Pour suivre l'avancement de sa demande, il est possible de contacter l'organisme de prévoyance par téléphone (en privilégiant les heures creuses), par courrier (en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception) ou par email (en conservant une copie de ses échanges). Certains organismes proposent également un suivi en ligne, via un espace personnel sécurisé accessible avec un identifiant et un mot de passe.
  • Pour une communication efficace avec l'organisme de prévoyance, il est conseillé de préparer ses questions à l'avance, d'être précis dans ses demandes, de conserver une trace de ses échanges (courriers, emails, numéros de téléphone) et de se munir de son numéro de contrat et de son numéro de Sécurité Sociale. Il est également important de se montrer courtois et respectueux, même en cas de difficultés ou de litiges.
  • En cas de litige ou de refus de prise en charge, il est possible de recourir à une médiation ou à un recours amiable auprès de l'organisme de prévoyance, en expliquant clairement les motifs de sa contestation et en fournissant les pièces justificatives nécessaires. Si ces démarches ne aboutissent pas, il est possible de saisir les tribunaux compétents (tribunal de grande instance ou tribunal des affaires de Sécurité Sociale), en se faisant assister par un avocat spécialisé en droit social.

Cas pratiques : exemples concrets et spécifiques

Pour illustrer concrètement les démarches à effectuer auprès de l'assurance prévoyance en cas d'arrêt maladie, voici quelques exemples de situations réelles rencontrées par les intérimaires. Ces exemples permettent de mieux comprendre les spécificités de chaque situation, les droits et les obligations de chacun, et les démarches à adapter en conséquence.

**Cas 1 : Arrêt maladie court (moins de 30 jours) dû à une grippe.** L'intérimaire doit signaler son arrêt de travail à son ETT et à la Sécurité Sociale (CPAM) dans les 48 heures suivant le début de l'arrêt, en leur fournissant l'original de l'arrêt de travail délivré par le médecin traitant. Si son contrat de prévoyance prévoit une couverture dès le premier jour d'arrêt (sans délai de carence), il doit également contacter l'organisme de prévoyance pour constituer son dossier de demande d'indemnisation et bénéficier des indemnités journalières complémentaires. Le délai de carence de la Sécurité Sociale (3 jours) s'applique, sauf exceptions. L'intérimaire doit donc anticiper une perte de revenus pendant les trois premiers jours de son arrêt.

**Cas 2 : Arrêt maladie long (plus de 3 mois) suite à un accident du travail.** L'intérimaire doit signaler immédiatement son accident du travail à son ETT, qui se chargera de déclarer l'accident à la Sécurité Sociale (CPAM) et à l'organisme de prévoyance. L'intérimaire doit également consulter un médecin agréé par la Sécurité Sociale pour faire constater les lésions et obtenir un certificat médical initial. Il doit également contacter l'organisme de prévoyance pour bénéficier d'indemnités journalières complémentaires, d'une éventuelle rente invalidité si son état de santé ne lui permet plus de reprendre son travail, et d'une prise en charge des frais médicaux non couverts par la Sécurité Sociale. Les accidents du travail bénéficient souvent d'une prise en charge plus favorable que les maladies non professionnelles, avec un taux de remplacement du salaire plus élevé et une absence de délai de carence.

Optimiser ses droits et anticiper les difficultés : guide pratique

Pour optimiser ses droits en matière d'arrêt maladie et anticiper les difficultés financières et administratives, il est essentiel d'adopter une attitude proactive, de se tenir informé de ses droits et obligations, de connaître les garanties offertes par sa prévoyance, de conserver précieusement ses documents et de solliciter l'aide des organismes compétents en cas de besoin. Une bonne préparation et une gestion rigoureuse permettent de faire face plus sereinement à l'arrêt maladie et de limiter ses conséquences négatives.

L'importance de conserver ses documents : un dossier complet

La conservation de ses documents est primordiale pour faciliter ses démarches en cas d'arrêt maladie et justifier ses droits auprès de la Sécurité Sociale et de l'organisme de prévoyance. Les bulletins de salaire, les contrats de mission, les attestations de droits, les arrêts de travail et les relevés d'indemnités sont autant de pièces justificatives qui peuvent être demandées pour constituer son dossier et obtenir le versement des indemnités auxquelles on a droit. Un dossier complet, bien organisé et facilement accessible permet de gagner du temps, d'éviter les erreurs et de faciliter le traitement de sa demande.

  • Il est conseillé de conserver ses bulletins de salaire pendant au moins cinq ans, car ils peuvent être demandés pour justifier ses droits à la retraite ou à d'autres prestations sociales. Il est également utile de les conserver pendant toute la durée de sa mission, car ils peuvent servir de justificatif d'ancienneté.
  • Il est important de conserver ses contrats de mission pendant toute la durée de la mission et au-delà, car ils peuvent servir de justificatif d'emploi, de salaire et de qualification. Ils peuvent également être demandés en cas de litige avec son ETT.
  • Il est utile de conserver une copie de sa carte Vitale, de ses attestations de droits à la Sécurité Sociale, de ses arrêts de travail et de ses relevés d'indemnités, car ces documents peuvent être demandés pour justifier ses droits auprès de différents organismes.

Anticiper un arrêt maladie : connaître ses droits et obligations

Anticiper un arrêt maladie, c'est se préparer à faire face à une situation imprévue qui peut avoir des conséquences financières importantes. Cela passe par la connaissance des garanties de sa prévoyance, la prise de contact avec le FASTT pour connaître les aides disponibles et la constitution d'un dossier de demande d'indemnisation pré-rempli. Une bonne information et une préparation adéquate permettent de réagir rapidement en cas d'arrêt maladie et de faire valoir ses droits.

Il est important de connaître les garanties de sa prévoyance avant d'en avoir besoin, en consultant sa notice d'information et en contactant son ETT ou l'organisme de prévoyance. Il faut se renseigner sur les délais de carence, les taux de remplacement du salaire, les exclusions de garanties et les modalités de déclaration. Cette connaissance permet de réagir rapidement en cas d'arrêt maladie et de faire valoir ses droits.

Checklist Pré-Arrêt maladie : les actions à effectuer rapidement

Pour faciliter les démarches en cas d'arrêt maladie, voici une checklist des actions à effectuer dès l'annonce de l'arrêt de travail :

  • Informer son ETT de son arrêt maladie dans les plus brefs délais (idéalement dans les 48 heures).
  • Consulter son contrat de prévoyance ou contacter son ETT pour connaître ses garanties, les délais de carence et les modalités de déclaration.
  • Contacter le FASTT pour connaître les aides disponibles (garde d'enfants, logement, accompagnement social, etc.).
  • Réunir les documents justificatifs nécessaires (arrêt de travail, bulletins de salaire, carte Vitale, etc.).
  • Préparer sa demande d'indemnisation auprès de l'organisme de prévoyance et la Sécurité Sociale.

Attention aux pièges : les éléments à surveiller et à éviter

Il est important d'être vigilant et d'éviter certains pièges en matière d'arrêt maladie et d'assurance prévoyance, qui peuvent compliquer le processus d'indemnisation et réduire le montant des prestations versées. Le délai de carence, les exclusions de garanties, les formalités administratives et les erreurs de déclaration sont autant d'éléments à surveiller et à éviter.

Le délai de carence est une période pendant laquelle l'intérimaire ne perçoit aucune indemnité de la part de la Sécurité Sociale ou de l'organisme de prévoyance. Ce délai peut varier en fonction des contrats et des conventions collectives, mais il est généralement de trois jours pour la Sécurité Sociale et de quelques jours à plusieurs mois pour la prévoyance. Il est donc important de bien le comprendre et de le prendre en compte dans sa gestion financière, en prévoyant une épargne de précaution pour faire face à cette période sans revenu.

Les exclusions de garanties sont des situations dans lesquelles l'assurance prévoyance ne prend pas en charge l'arrêt maladie. Il peut s'agir de pathologies préexistantes, de maladies non déclarées, de pratiques à risque ou de non-respect des consignes médicales. Il est important de les identifier et de les anticiper en adoptant un comportement responsable et en respectant les règles de sa prévoyance.

Les intérimaires ont des droits importants en cas d'arrêt maladie, notamment en matière d'indemnités journalières et de couverture prévoyance. Il est essentiel de connaître ses droits, de se renseigner auprès de son ETT, de l'assurance prévoyance et du FASTT, et de ne pas hésiter à solliciter de l'aide en cas de besoin. Les conseillers du FASTT sont à votre disposition pour répondre à vos questions, vous informer sur vos droits et vous accompagner dans vos démarches.

N'hésitez pas à contacter le FASTT au 0800 28 08 28 (service et appel gratuits) ou à consulter leur site internet ([URL FASTT NON FOURNIE - REMPLACEZ PAR L'URL RÉELLE]) pour obtenir des informations complémentaires, bénéficier d'un accompagnement personnalisé et accéder à des services adaptés à votre situation. La Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) peut également vous fournir des informations sur vos droits et les démarches à effectuer. Agissez en connaissance de cause pour faire valoir vos droits, protéger votre santé et garantir votre sécurité financière en cas d'arrêt maladie.